Manuel F. Yglesias

Par César Ariel Fioravanti

Traducción
 

Né à l’aube du siècle dernier, initié très tôt à l’art par son père, photographe à la Galerie Witcomb, il fit ses études à l’École nationale des Beaux-Arts de Buenos Aires où il acquit une solide formation en dessin et en peinture.

De ces qualités témoignent ses fidèles portraits au fusain et au pastel dans lesquels il a su rendre de son modèle occasionnel non seulement les traits et les caractéristiques anthropomorphiques, mais aussi l’expression du regard, le rictus des lèvres, le tracé distinctif du nez et les cheveux comme cadre de cette identité qui l’inspirait.

Les portraits reflètent individuellement les particularités du personnage et il traite chacun d’eux avec la technique appropriée afin de lui apporter la touche personnelle qui le caractérise, révélant son âme et son esprit.

Cela n’est possible que grâce à une longue accumulation d’expériences dans la recherche de la caractérologie appliquée aux arts plastiques.

Outre cette maîtrise dans l’étude et la pratique quasi scientifique, il a su faire preuve d’une totale liberté et d’une grande fraîcheur dans la composition de ses émouvants et sensibles paysages de notre pays, qu’il a parcouru dans toute son étendue. Les touches fluides, rapides, chargées de matière, représentent aussi bien une petite église dans un coin perdu à Córdoba1 qu’un paysage désertique de Patagonie, un bois touffu du Delta, un long chemin à Jujuy2 ou un port débordant d’activité sur notre Riachuelo3 d’autrefois.

Ses ciels, d’un bleu clair transparent comme fond d’une montagne à Salta4 ou d’un gris plombé pour les ondulations de Tandil,5 se couvrent de gros nuages orageux sur la plaine de la pampa pour rendre fidèlement l’atmosphère de chaque situation. Cet artiste, qui n’a sans doute pas été reconnu à sa juste valeur par les gourous de la critique, réunit en lui la sensibilité d’un peintre humaniste et la technique d’un professionnel hautement expérimenté.

Ajoutons à cela que cette expérience lui a permis de s’essayer à l’abstraction lyrique usant du même coup de pinceau libre et spontané avec lequel il a réalisé ses innombrables paysages.

Ce tour d’horizon de l’œuvre d’Yglesias n’est qu’une brève description de ses cinquante années de travail exécuté avec la passion et l’humilité d’un être chaleureux, affable et apprécié de tous ceux qui le fréquentèrent et furent ses amis.

1 Province du centre de l’Argentine, aux plateaux montagneux.
2 Province du nord andin de l’Argentine
3 Fleuve séparant la capitale argentine Buenos Aires du reste de la province du même nom.
4 Province au nord-ouest de l’Argentine, adossée à la cordillère des Andes.
5 Localité de la province de Buenos Aires, au relief vallonné.

 

Por César Ariel Fioravanti

Nacido en el primer año del siglo pasado, iniciado tempranamente en el arte por su padre, fotógrafo de la Galería Witcomb; estudió en la Academia Nacional de Bellas Artes donde formó su sólida profesionalidad en el dibujo y en la pintura.

Son demostrativos de estas cualidades sus fieles retratos al carbón y pastel en los que supo arrancar de su ocasional modelo no solo las facciones y características antropomorfas, sino la expresión en su mirada, el rictus de sus labios, la identificación distintiva de su nariz y el cabello como marco de esa identidad que le inspiraba.

Los retratos reflejan individualmente las características del personaje y cada uno de ellos lo realiza con la técnica apropiada para darle el toque personal que lo caracteriza, traduciendo su alma y espíritu.

Esto sólo se puede lograr teniendo como respaldo un cúmulo de experiencias en la investigación de la caracterología aplicada a las artes plásticas.

Además de esta maestría lograda en el estudio y la práctica casi científica, supo obrar con total libertad y frescura en la composicion de sus cálidos y sensibles paisajes de nuestro país, que recorrió en todas sus dimensiones. Las pinceladas sueltas, ágiles, de fuerte empaste, caracterizan tanto una capillita perdida en un enclave cordobés, como un yelmo paisaje patagónico, un enmarañado bosque del Delta, un largo caminito jujeño o un trajinado puerto de nuestro antepasado Riachuelo.

Sus cielos, desde un transparente celeste como fondo de una montaña salteña pasando por un plomizo en ondulaciones tandilenses llega a borrascosos nubarrones en la llanura pampeana para plasmar con riguroso análisis un ámbito para cada situación. En este artista, tal vez no reconocido merecidamente por los popes de la crítica, se conjuga la calidez de un pintor humanístico con la capacidad técnica de un experimentado profesional de larga data.
A todo esto hay que sumar que este respaldo también le sirvio para incursionar en la abstracción sensible con la misma pincelada libre y espontánea con la que realizó los innumerables paisajes.
Este recorrido de la obra de Yglesias no es más que una reducida descripción de sus cincuenta años de labor realizada con toda pasión y con la humildad de un ser humano cordial, afable y apreciado por todos lo que lo trataron y fueron sus amigos.